Pendant des siècles, les maîtres-chiens ont utilisé les exceptionnelles capacités olfactives des chiens pour rendre le monde meilleur. La recherche d’explosifs, la détection de parasites et l’alerte des enfants allergiques aux arachides ne sont que quelques-unes des méthodes utilisées par les humains pour faire fonctionner les chiens. Beaucoup de gens acceptent facilement que des facteurs nutritionnels puissent influencer le fonctionnement du cerveau des chiens. Il est désormais prouvé que le petit déjeuner joue un rôle important dans les performances de recherche des chiens dressés.
Des études menées à l’université du Kentucky suggèrent que le fait de prendre un repas le matin augmente la précision de la recherche chez les chiens. Le Dr Holly Miller et sa collègue Charlotte Bender ont testé les performances de recherche de chiens domestiques entraînés après avoir pris un petit déjeuner ou avoir jeûné. Des études antérieures démontrant que les enfants font mieux leurs exercices cognitifs lorsqu’ils ont pris un petit déjeuner, ont conduit le Dr Miller à se demander si le petit déjeuner améliorerait également les performances des chiens.
Cette étude s’est concentrée sur la précision d’un chien à trouver de la nourriture cachée et a étudié l’effet d’un chien consommant un petit-déjeuner au préalable. On a montré aux chiens une friandise qui était ensuite cachée dans l’un des six récipients suivants
Les résultats ont été révélateurs.
Vous pensez peut-être que les chiens qui jeûnaient auraient récupéré la nourriture en premier, car ils seraient plus susceptibles d’être les plus affamés. Cependant, les chiens qui avaient déjà pris leur petit déjeuner 30 minutes avant la recherche ont montré une plus grande précision de recherche. L’étude a montré que les chiens qui cherchaient 30 minutes après un repas étaient plus précis que ceux qui cherchaient lorsqu’ils avaient faim.
Une étude antérieure du Dr. Miller a indiqué que l’exercice de la maîtrise de soi épuise le niveau d’énergie des chiens ainsi que leur capacité à effectuer certaines tâches. Afin de s’assurer que tous les chiens testés avaient un niveau d’énergie quelque peu diminué avant le début du test de recherche, les chiens devaient faire preuve de maîtrise de soi pendant dix minutes en effectuant un exercice assis/debout.
Les chercheurs ont considéré que ces résultats confirment la théorie selon laquelle les enfants réussissent mieux dans les exercices cognitifs lorsqu’ils prennent leur petit déjeuner. Mais en est-il de même pour leurs parents sauvages, les loups, les coyotes et les chacals qui leur sont étroitement liés ? “Lorsque les loups, les coyotes et les chacals mangent une alimentation riche en glucides comme celle des aliments commerciaux pour chiens, leur cerveau est plus dépendant du glucose et plus affecté par les fluctuations des niveaux de glucose. Mais avec un régime à base de viande de chasse, où le niveau de glucides est faible mais la teneur en graisse élevée, le cerveau passe à sa source de combustible secondaire, les corps cétoniques, au lieu du glucose préférentiel”, explique le Dr Miller dans un entretien avec BBC Nature.
Trois composés hydrosolubles, appelés corps cétoniques, sont produits comme sous-produits lorsque les acides gras sont décomposés pour produire de l’énergie dans le foie. Deux de ces corps cétoniques sont utilisés comme source d’énergie dans le cœur et le cerveau. Le troisième est excrété par le corps. Dans le cerveau, les corps cétoniques sont une source importante d’énergie pendant le jeûne.
Le cerveau d’un chien tire une partie de son énergie des corps cétoniques lorsque le glucose est moins disponible, comme pendant les périodes de jeûne, d’exercice physique intense ou de consommation d’un régime pauvre en glucides. En cas d’hypoglycémie, la plupart des autres tissus disposent de sources d’énergie supplémentaires en plus des corps cétoniques, comme le glucose sanguin, mais pas le cerveau. Lorsque le régime alimentaire d’un chien a été modifié pour abaisser la glycémie pendant une période de trois jours, le cerveau tire 25 % de son énergie des corps cétoniques.
Puis, après le quatrième jour, cette proportion passe à 70 %. Néanmoins, au cours des premières étapes, le cerveau ne brûle pas les cétones car elles sont un substrat important pour la synthèse des lipides dans le cerveau. “Si ces animaux consomment une alimentation naturelle qui n’est pas récupérée à la décharge, ils sont probablement dans un état de cétose où l’énergie pour les processus neuronaux ne fluctue pas beaucoup. Cela signifie qu’un petit repas peut ne pas avoir un grand effet sur la résolution des problèmes et peut rendre les loups et les coyotes moins impulsifs et plus prudents. Lorsqu’ils ont faim, ils deviennent moins capables de contrôler leur comportement et c’est peut-être la raison pour laquelle, lorsqu’ils ont faim, ils sont tellement plus dangereux et imprévisibles”, explique le Dr Miller par l’intermédiaire de BBC Nature.
La principale conclusion de cette étude intéressante est que les chiens ont cherché avec plus de précision trente minutes après un repas que les chiens qui n’avaient pas mangé. L’étude a été publiée dans la revue Behavioral Processes. Bien que l’étude porte officiellement sur le travail de recherche canine, il pourrait y avoir un lien similaire avec l’agilité. Si vous ne donnez normalement pas de petit déjeuner à votre chien avant l’entraînement et la compétition, envisagez de l’essayer (en laissant du temps à votre chien pour qu’il ne travaille pas trop sur un estomac plein, bien sûr) et voyez si cela améliore ses performances.
Publié pour la première fois dans le World Cynosport Rally et l’United States Dog Agility Association. (USDAA)
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